La Forteresse des Arts

La Forteresse des Arts

Dans la pénombre quimpéroise, la masse du Théâtre de Cornouaille s'élève comme une forteresse du silence. Sa silhouette hésite entre présence et effacement, comme un décor de théâtre d'ombres grandeur nature.

Les lignes brutales de béton et de bois s'étirent vers un ciel d'encre. Deux cheminées veillent, soupiraux par où s'échappent murmures et rires. Dans la nuit, elles libèrent les égrégores, vapeurs de rêves et de pensées qui s'évanouissent dans un ultime salut. La matière devient incertaine, l'édifice se dissout dans la nuit montante.

Dans ce moment suspendu entre jour et nuit, le théâtre devient le fantôme de lui-même. Plus de spectateurs, plus d'acteurs, seule demeure cette présence minérale, ce mégalithe moderne qui abrite les échos des applaudissements passés et les silences à venir. Le bâtiment semble attendre, comme un géant assoupi, le prochain lever de rideau qui le réveillera de sa torpeur crépusculaire.



Théâtre de Cornouaille