Un dernier tour de piste

Vieille affiche publicitaire délabrée du Cirque Pinder sur un mur en Finistère

Sur un mur écaillé d'une départementale finistérienne désertée, une affiche déchirée du Cirque Pinder résiste encore au temps. Vestige d'une époque où ces petites routes étaient les artères vitales du territoire, avant que les voies rapides ne les condamnent à la somnolence.

L'affiche, partiellement arrachée, laisse deviner ses strates successives, comme un millefeuille d'histoires superposées. Le papier se délite par endroits, créant une chorégraphie involontaire avec les végétaux qui grimpent depuis le sol. Sur ce terminal électrique en bord de route, les lettres majestueuses de "PINDER" dominent encore la composition, archives vivantes de la France d'avant.

Ces routes déclassées sont devenues des galeries à ciel ouvert, des livres de souvenirs dont chaque mur raconte une page. Plus de rires d'enfants émerveillés ici, juste le murmure du temps qui passe et cette affiche à l'agonie, gardienne des mémoires du temps où ces routes étaient encore des chemins de vie et où le cirque Pinder cheminait de toute sa caravane rutilante, avec sa ménagerie, ses roulottes flamboyantes, son grand chapiteau prêt à être déployé.