Les Ailes du Moulin

Super Constellation du Moulin au Juch, avion mythique sur la route Quimper-Douarnenez

Sur les hauteurs de la route Quimper-Douarnenez, un Super-Constellation Lockheed trône comme une vigie métallique. Vestige des années cinquante, ce géant d'aluminium veille depuis un demi-siècle sur l'entrée du dancing "Le Moulin".
Sa silhouette massive, reconnaissable entre toutes, émerge d'un talus verdoyant sous un ciel d'orage.

La carlingue, récemment repeinte, garde encore sa prestance d'antan. Construit en 1953, l'appareil a parcouru plus de vingt millions de kilomètres, sillonnant les cieux entre les États-Unis, l'Asie et l'Afrique. Aujourd'hui, les ronces enlacent ses trains d'atterrissage, tandis que ses ailes et son empennage, sacrifiés pour le transport depuis Nantes, témoignent de sa dernière odyssée - un voyage épique qui nécessita quatre semi-remorques et une escorte de motards CRS.

Sous les nuages menaçants du Finistère, ce titan déchu raconte une histoire différente de l'abandon. Rêvé comme un bar à cocktails par les époux Sibéril, devenu attraction dominicale de l'été 76, il s'est mué en repère temporel pour toute une génération.

Des enfants émerveillés d'hier aux conducteurs quotidiens d'aujourd'hui, chacun y a inscrit ses propres souvenirs.
Ses hublots, témoins muets de tant de voyages intercontinentaux, contemplent désormais le flux incessant des vies qui passent, gardien silencieux de la mémoire cornouaillaise.



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