L'Orientale oubliée du Paradis

Dans l'angle mort du parking de la Résistance, un visage émerge du chaos des affiches lacérées. Une chanteuse orientale se dévoile, tel un mirage, entre lambeaux de papier et mots déchirés.
Son oud se devine à peine, comme une mélodie déjà lointaine et bientôt oubliée.
Le rouge de ses lèvres et le tissu brodé de sa tenue brillent d'un éclat pâle, tandis que son regard traverse la grisaille hivernale.
Les strates d'affiches arrachées composent un paysage inconnu, où chaque fragment semble partir dans des directions opposées.
Entre les voitures qui glissent mécaniquement, cette présence artistique provoque l'ordinaire.
La beauté persiste là où on ne l'attend plus, même un matin de janvier, même dans l'ombre du parking de la Résistance.